Stefan Kempisty (Wilno), O pochodnych funkcji przedziału

(Komunikat powyzszy został wygłoszony na Zjeździe zamiast komunikatu C. 26. p. t. Całkowanie pochodnej regularnej.)

(Sur les dérivées d’une fonction d’intervalle)

Soit g(I) une fonction d’intervalle définie pour tout intervalle contenu dans (a,b).

Considérons une famille régulière composée de tous les intervalles I qui verifient la condition

|I| α|Sx|,pour 0 < α < 1,

Sx étant le plus petit intervalle de centre x contenant I. (|I| désigne la longeur de l’intervalle I.)

Appelions dérivée de paramètre α de la fonction g(I) au point x la limite unique f(x) du quotient

g(I) |I| ,

pour I appartenant à la famille considérée et tendant vers le point x.

Il résulte d’un théorème de M. Burki11 que cette dérivée est une fonction de première classe de M. Baire (J. C. Burkill, Functions of Intervais, Proceedings of the London Math. Soc. vol. 20 (2), p. 296–7.)

Nous allons établir quelques autres propriétés de la fonction dérivée f(x) de paramètre α < 1 2.

Convenons de dire qu’une fonction d’intervalle h(I) est bornée intérieurement, lorsque, pour toute division d’un intervalle I en deux intervalles contigus I1 et I2, on a

min{h(I1),h(I2)} h(I) max{h(I1),h(I2)}.

Théorème. Si le quotient g(I) |I| est une fonction bornée intérieurement, les ensembles

E1 = Ex[f(x) > f(x0) + 𝜀]et E2 = EX[f(x) < f(x0) 𝜀]

ne contiennent pas, dans un voisinage suffisamment petit V x0, du point x0, d’autres intervalles fermés I que ceux de densité moyenne inférieure à α, donc tels que

|I| |Xx0| < α.

Supposons au contraire qu’il existe, quel que soit δ positif, un voisinage V x0 et un intervalle fermé I, contenu dans V x0 et dans E1 tels que

|I| α|V x0|,|V x0| < δ.

Or, quel que soit l’intervalle i contenant x et contenu dans I, on a, par définition de f(x),

g(i) |i| > f(x) 𝜀 2 > f(x0) + 𝜀 2,

dès que |i| < δ(𝜀,x).

D’après un lemme de N. Lusin (N. Lusin, Recueil de la Soc. Math, de Moscou XVIII, 1911.), il existe donc un nombre fini de ces intervalles i:

i1,i2,,in,

sans points intérieurs communs et tels que:

I = i1 + i2 + + ik, g(ik) |ik| > f(x0) + 𝜀 2(k = 1,2,,n).

Comme le quotient g(I) |I| est une fonction bornée intérieurement, nous voyons que

g(I) |I| > f(x0) + 𝜀 2.

Soit Sx0 le plus petit voisinage de centre x0 contenant I. Comme ce voisinage est contenu dans V x0, on a à fortiori

|I| α|Sx0|,|Sx0| < δ

et les intervalles, tels que I, forment une famille régulière de paramètre α.

Quand le nombre ô décroit vers zéro, l’intervalle I tend vers le point x0 et le quotient g(I) |I| a pour limite f(x0), ce qui est impossible d’après l’inégalité établie.

Ainsi notre théorème est démontré pour l’ensemble E1. Or le même raisonnement s’applique à l’ensemble E2.

Corollaire 1. Dans chaque intervalle suffisamment petit et ayant pour extremité le point x0, existent des points des ensembles E1 et E2 et par suite

f̲(x0 + 0) f(x0) f¯(x0 + 0), f̲(x0 0) f(x0) f¯(x0 0).

Corollaire 2. Tout point d’un des ensembles

Ex[f(x) > A]Ex[f(x) < A]

est un point d’accumulation symmétrique.

Corollaire 3. Comme, d’après M. Denjoy (A. Denjoy, Sur les fonctions dérivées sommables, Bull. Soc. Math, de France t. 43, 1915, p. 184, ap.1).), toute fonction jouissant de la propriété énoncée dans le Cor. 2 est continue au sens de Darboux, nous voyons que la dérivée de paramètre α < 1 2 prend dans l’intervalle (a,b) toute valeur intermédiaire à f(a) et f(b).

Applications.

1.
Soit F(x) une fonction dérivable dans (a,b).
Posons, pour l’intervalle I = (α,β),
g(I) = F(β) F(α).

La variation g(I) étant additive, la variation relative g(I) |I| est évidemment une fonction bornée intérieurement.

Or la dérivée F’(x) qui est une dérivée de paramètre 1 2 de g(I) est en même temps une dérivée de paramètre α de cette fonction d’intervalle, quel que soit α < 1. (J. C. Burkill, loco cit. p. 298.) Elle possède donc les propriétés énoncées dans le théorème et dans les corollaires.

Nous obtenons ainsi une nouvelle démonstration du théorème de Darboux sur les dérivées.

2.
Soit M(I,λ) la borne supérieure à densité λ près dans l’intervalle I d’une fonction mesurable et presque partout finie f(x), c’est-à-dire le plus petit des nombres y tels que la densité moyenne de l’ensemble
E = Ex[f(x) > y]

est au plus égale à λ (St. Kempisty, Sur les limites approximatives, Comptes Rendus 180 (1925), p. 642–4.).

M(I,λ) est évidemment une fonction d’intervalle finie et bornée intérieurement.

Posons

g(I) = M(I,λ)|I|.

Si f(x) est approximativement continue, elle est la dérivée de paramètre α de g(I) pour α et λ quelconques entre 0 et 1.

Alors elle appartient à la première classe de M. Baire, prend toute valeur intermédiaire (A. Denjoy, loco cit. p. 184, 179.), et jouit de la propriété générale énoncée dans le théorème qui vient d’être établi.