(Sur les intégrales d’une fonction d’intervalle)
(Komunikat ten został wygłoszony na Zjeździe zamiast komunikatu C 25 p. t. Całka aproksymatywna.)
Considérons les intervalles à dimensions, c’est-à-dire les ensembles de points dont les projections sont des intervalles linéaires.
Soit une fonction d’intervalle (additive ou non additive) définie pour tous les intervalles contenus dans un intervalle .
Lorsque est un système simple, composé d’un nombre fini d’intervalles non empiétants , nous poserons
En particulier la longueur du système
étant la longueur de l’intervalle .
Une fonction d’intervalle est absolument continue quand tend vers zéro avec la longueur de .
Quand , le système est un système de division de l’intervalle .
D’après M. Burkill, l’intégrale supérieure (inférieure) de dans est la plus grande limite de , la norme du système de division tendant vers zéro (J. C. Burkill, Functions of intervais, Proc. Lond. Math. Soe. v. 22 (1923) p. 295. La norme, du système est la plus grande de dimensions des intervalles .).
Si les deux intégrales extrêmes
sont égales, la fonction d’intervalle est integrable et la valeur commune de ces intégrales est l’intégrale
Lorsqu’une fonction d’intervalle est absolument continue dans , les intégrales extrêmes sont finies dans et dans tout intervalle contenu dans (loc. cit. p. 287 Th. 3.6.). De plus, ces intégrales sont des fonctions d’intervalle absolument continues dans . (S. Saks. Sur les fonctions d’intervalles, Fundamenta Math. X (1927) p. 213, Th. 2.)
En particulier, quand est integrable et absolument continu, son intégrale est finie et absolument continue (Burkill, loc. cit., p. 289, Th. 4.).
Nous allons voir que la continuité absolue de est non seulement suffisante mais nécessaire pour que son intégrale soit finie et absolument continue.
Lemme. Si est intégrable, nous pouvons, quel que soit e positif, déterminer de manière qu’on ait, pour tout système simple de norme inférieure à , l’inégalité
Supposons, en effet, qu’il existe un positif, tel que, étant quelconque, on a, pour un système de norme inférieure à , la relation
(1) |
Choisissons de manière qu’on ait, pour un système qui divise ,
(2) |
dès que la norme de est inférieure à .
Soit un système de division du complémentaire des intervalles du système . Nous pouvons choisir de norme et tel que
(3) |
Comme l’intégrale est une fonction additive d’intervalle, nous avons, d’après (1) et (3)
(4) |
En posant , nous arrivons à la contradiction entre (2) et (4).
Théorème. Lorsque Vintégrale d’une fonction d’intervalle est absolument continue dans , il en est même de la fonction .
D’après l’hypothèse, quel que soit , il existe positif tel que
Soit un nombre bornant les normes des systèmes pour lesquels on a d’après le lemme démontré
Lorsque , nous avons alors , quel que soit le système simple de longueur , c’est-à-dire est absolument continue.
Application. Soit une fonction mesurable, presque partout finie dans l’intervalle . Convenons de dire que est la borne inférieure à densité près d’une fonction dans , lorsqu’elle est égale au plus grand de nombres tels que, étant l’ensemble de points où , on a
(St. Kempisty, Sur les limites approximatives, Comptes Rendus, t. 180, p. 642. est la mesure de la partie de l’ensemble contenue dans .)
Posons
D’aprés les théorèmes généraux, cette fonction est absolument continue dans en même temps que son intégrale , pour et . Celle-ci est alors une intégrale de Lebesgue. Nous verrons qu’elle est égale exactement à l’intégrale
En effet, il résulte d’un théorème de M. Burkill (loc. cit. 309, Th. 7.6.) que, étant absolument continue,
où et désignent resp. la dérivée inférieure et supérieure de au point , c’est-à-dire la limite inférieure resp. supérieure du quotient , tendant régulièrement vers le point .
Comme, d’après M. Denjoy (A. Denjoy, Sur les fonctions dérivées soimnables, Bull. Soc. Math, de France t. 43 (1915) p. 219.), toute fonction mesurable est presque partout approximativement continue, le quotient , qui est égal à , tend presque partout vers . Alors on a presque partout
et par suite
Inversement lorsque est sommable, notre fonction d’intervalle est absolument continue. Supposons d’abord que est non négative, alors
Il en résulte que est absolument continue. La démonstration est analogue pour .
Quand est une fonction quelconque, nous pouvons la représenter par une somme de deux fonctions
Or,
donc le théorème subsiste.
Ainsi la continuité absolue de est une condition nécessaire et suffisante de la sommabilité de .
Nous avons vu que
On peut montrer qu’inversement l’intégrale de , dont la valeur est indépendante de , est l’intégrale de Lebesgue de (St. Kempisty, Sur l’intégrale de M. Denjoy, Comptes Rendus 185 (1927) p. 749.).